La Belgique a besoin d’un nouveau capitaine, sans tarder, c’est une évidence pour tout le monde.
Le choix qu’il s’agit de poser ne peut être pour autant pris sans une réflexion approfondie.
Si la logique démocratique confère une certaine légitimité, celle-ci n’est pas un critère suffisant pour désigner la tête de file d’un gouvernement. Monsieur 800.000 voix l’a démontré amplement, n’ayant jamais résisté aux tensions plus d’un semestre. Cette instabilité est tout à fait désastreuse pour le pays, en interne comme en externe.
Aujourd’hui, les temps sont tels, - crise financière et économique, blocage institutionnel, échéance électorale, majorité hétéroclite -, qu’il va falloir trouver une personnalité cumulant plusieurs qualités.
Le CD&V a la main, cependant le nœud du problème se situe vraisemblablement en son sein, ce qui ne facilite rien. Même si côté francophone, le manque de cohésion est regrettable et n’apporte pas plus de solution satisfaisante. Problème à l’Open VLD aussi, où l’intérêt individuel des libéraux actuellement aux commandes passe avant toute autre considération et empêche dès lors Guy Verhofstadt de mettre ses talents indéniables au service de la Belgique.
Au CD&V donc de faire des suggestions et de bien soupeser les risques que celles-ci comporteraient. Car cette formation doit faire face à ses propres démons et réaliser que la fonction de Premier Ministre est incompatible avec la défense d’intérêts purement corporatistes, ceux d’une seule Communauté ou d’un seul parti, désireux de se profiler comme premier parti en Flandre et le plus flamand possible.
Cela ne sera possible ni avec une personnalité trop soumise aux injonctions de sa formation, ni avec une personnalité qui sera prête à foncer, coûte que coûte, pour atteindre ces objectifs-là.
Une personnalité dans le style de Leterme ne conviendrait donc pas. Mais pas davantage une personnalité comme Dehaene, pourtant fréquemment cité. Ce dernier fait d’ailleurs partie des Bourgmestres ayant menacé et partiellement mis à exécution (en omettant volontairement de disposer des panneaux électoraux dans leurs communes) la menace de na pas organiser les dernières élections tant que la scission de l’arrondissement de B-H-V n’était pas chose faite et sans contrepartie aucune. La fonction de Premier Ministre est-elle compatible, Monsieur Keulen, avec le non respect des règles électorales en vigueur ?
Marianne Thyssen, qui n’a jamais montré de grande ouverture, de sens du compromis, d’un peu de diplomatie, ne saurait être ce chef de gouvernement sensé conduire une équipe aux multiples facettes et dont une partie des attentes de chacun doit pouvoir être rencontrée de façon équitable, avec en perspective le bien commun des habitants de notre pays.
Herman Van Rompuy est sans doute le sage qui rassemblerait le plus de suffrages pour remplir cette mission. Hélas dans sa sagesse, il a bien compris que la fonction est fort inconfortable. A moins d’obtenir un minimum de garanties, de son propre parti d’abord, de l’équipe appelée à gouverner ensuite.
Et si cela devait être Jean-Luc Dehaene, comme cela semble pressenti et malgré toutes les réserves, gageons que le fait de réendosser l’habit de Premier le conduise, lui ou un autre, à gouverner avant tout pour servir l’intérêt général.
Pierre-Alexandre de Maere d’Aertrycke
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