Crise financière – Quelles réactions ?
Notre pays est désormais touché de plein fouet par une crise financière sans précédent, subissant ainsi les ondes de choc d’une économie mondiale menacée et dont les premières secousses se sont faites ressentir durement dans un premier temps aux Etats-Unis, chez nous aujourd’hui.
Il est évident que le fonctionnement actuel de l’économie mondiale a montré ses limites et appelle à de nouvelles règles encadrant les investissements, les flux de liquidités, la stabilité des entreprises, la spéculation, la gestion du risque, la transparence, le taux de croissance des bénéfices exigé par les actionnaires, la responsabilité des dirigeants, les niveaux de garanties et la protection des épargnants.
Les tailles des institutions financières, limitant de plus en plus le nombre d’opérateurs et augmentant ainsi les risques financiers, les montants qui s’échangent et les interconnections à l’infini sans contrôle total possible ne pouvait qu’aboutir un jour, suite au défaut de l’un des acteurs, à cet effet domino, entraînant toutes les économies les unes après les autres dans scénario catastrophe.
Espérons maintenant que les dirigeants politiques auront pris la mesure du drame actuel, dû à une grave crise de confiance, en grande partie légitime, même si de nombreuses sociétés bousculées sont, il est vrai, sous-évaluées par le marché. Appel à une meilleure gouvernance, ou à une gouvernance tout court, pour un monde financier qui a sans doute été trop débridé, bénéficiant d’une liberté d’action, d’un pouvoir proportionnels à la puissance financière qu’il représentait.
Aux Etats-Unis, les élections présidentielles obsèdent et aveuglent à un point tel les élus que la Chambre des représentants américains s’est encore payée le luxe de refuser le plan de sauvetage des banques, précipitant plus en avant les marchés et les entreprises dans la tourmente. Sur notre continent, et plus spécialement dans le Bénélux et en France, nos dirigeants politiques ont réagi pleinement et rapidement face à la débâcle de l’une ou l’autre institution, pour tenter de rétablir un peu de confiance et plus de stabilité dans un domaine qui touche l’ensemble des acteurs économiques et qui a des effets sur le pouvoir d’achat de tous les citoyens. Nous pouvons, - une fois n’est pas coutume -, les féliciter pour leur réaction rapide et leur réelle prise de responsabilités, à la mesure des événements. Soyons heureux que dans notre pays, enfin, un Gouvernement travaille à l’essentiel.
Comment ne pas réagir, par contre, aux annonces de grèves par des syndicats qui croient que le moment est adéquat pour secouer encore davantage des entreprises, des institutions publiques et un Gouvernement qui a déjà le mérite d’exister (on ne devient plus trop exigeant !) et qui s’évertue à chercher des solutions face à un pouvoir d’achat en réelle diminution, à des augmentations de prix inconvenantes dans le secteur de l’énergie. Début octobre, ambiance prévue aux portes des entreprises et dans les transports publics : grève nationale lancée par la FGTB, grève à la STIB et chez De Lijn, …, personne d’autre n’a quelque chose à demander au Gouvernement avant qu’il ne tente de boucler son budget 2009 encore en manque de 5 milliards et alors que la dette de la Belgique va augmenter avec les prises de participations bienvenues de l’Etat dans Fortis et Dexia ?
Un peu de sagesse, de clairvoyance et de bon sens, au moment où notre société traverse une grosse crise structurelle sont nécessaires, là où chaque acteur du monde économique, social et politique ont à prendre les responsabilités pour lesquelles ils ont été appelés à assumer des fonctions dirigeantes.
Pierre-Alexandre de Maere d’Aertrycke
Dirigeant politique et cadre dans le secteur bancaire
mardi, septembre 30, 2008
Crise financière – Quelles réactions ?
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