mardi, juillet 15, 2008

LA-MEN-TA-BLE !

Alors que l'essentiel avait abouti et que l'espoir était permis : budget à l'équilibre (même en léger boni) et programme socio-économique pluriannuel (même si très superficiel), plus un accord pour poursuivre des négociations communautaires déjà avancées, Yves Leterme ne reçoit pas le soutien des chefs du CD&V et est poussé à remettre sa démission !

Un CD&V mené par des Jo Vandeurzen, Marianne Thyssen et Kris Peeters, qui n'ont certainement pas facilité la tâche de leur Premier tant leurs exigences et leurs critiques déstabilisaient le travail des délicates négociations que devait mener Yves Leterme.

Un CD&V dont les objectifs de certains d'entre eux sont avant toute chose : 1/ rester le premier parti en Flandre et donc s'assurer le maintien du cartel avec la N-VA et 2/ scission de BHV et transferts de compétences. Le pouvoir et le communautaire en priorité au socio-économique ! Peu importe quelles sont les attentes de la toute grande majorité de la population !

Résultats : le Premier perd la face, le CD&V perd le Premier, la N-VA gagne sur tous les plans, la population perd sur l'essentiel ! Et en coulisses, sourient déjà et se frottent les mains ceux qui n'attendaient que cela : VB et LDD.

Responsabilité, solidarité, courage et sens de l'Etat : des valeurs à ranger dans le tiroir aux vieux souvenirs dans le bureau d'un CD&V devenu décidément très nationaliste et nombriliste ! A quand une révolution interne au sein d'une formation qui compte encore en son sein quelques hommes d'Etat, des sages hélas écartés des postes à responsabilité ?

Côté francophone, tous n'auront pas aidé non plus à tenter d'aboutir à un résultat même minime au niveau communautaire. Même si l'on n'est pas demandeur, dire non dès le départ, poser des conditions préalables (nomination des 3 bourgmestres) ou exiger l'inacceptable (élargir Bruxelles) n'auront certainement favorisé un dialogue constructif.

Quant à la méthode "Leterme", ne pas oser faire négocier toutes les parties ensemble, mais organiser des apartés sur une base linguistique, les francophones d'un côté, puis les Flamands de l'autre ou vis et versa, puis trop rarement les confronter face à face, cela ne pouvait aboutir qu'à monter les uns contre les autres, chacun ayant eu le temps d'affûter ses armes et bien décidé à ne pas perdre un centimètre de terrain. A prendre au pied de la lettre quand le droit du sol prime sur le droit des gens !

Et voilà le Roi remis sous pression, parce que la classe politique ne parvient pas à prendre ses responsabilités, parce qu'ils ont une nouvelle fois échoué à réaliser leur devoir d'Etat. Le Roi connaît bien sûr ceux sur qui il pourrait compter pour diriger le pays, mais ce sont les partis qui font la loi, des partis omni-présents, "totalitaires", qui jouent avec le feu, qui jouent à qui perd gagne.

En attendant, l'inflation grimpe, la bourse plonge, les conditions de vie sont de plus en plus précaires, des ministres partent en vacances, d'autres préparent les prochaines élections ... pour élire qui, pour faire quoi ? De qui se moque-t-on ?

Et si l'électeur prenait, lui aussi, réellement ses responsabilités, s'il prenait enfin conscience qu'une partie des cartes sont dans ses mains ? Car, c'est bien connu, l'on n'a que les hommes, les femmes et les choix politiques que l'on mérite !

La solution ne résidera en tout cas pas dans une radicalisation des options politiques, mais peut-être pas non plus dans l'éternel retour des mêmes visages aux avant-postes ! Osons choisir et objectivons nos choix !

Pierre-Alexandre de Maere d'Aertrycke
Président du CDF (Chrétiens Démocrates Fédéraux)
Email : pa.demaere@begacom.net
GSM : 0494 39 20 21

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